Oui, ces OGM au roundup sont des poisons !

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L’AFFAIRE SERALINI vue par… SERALINI

Ce 11 décembre 2018, Sylvestre Huet met en ligne un long article sur un blog de « LeMonde.fr » affirmant que mon équipe de recherche a eu définitivement tort sur la toxicité à long terme du maïs OGM tolérant au Roundup, et du Roundup. Les plantes génétiquement modifiées tolérantes à ce principal herbicide du monde sont transformées pour pouvoir en contenir beaucoup sans en mourir. Ce caractère des OGM représente 80% des cultures modifiées aujourd’hui. Nous avons confirmé nos travaux et, oui, ces OGM sont toujours des poisons.

Nous avons prouvé la toxicité très importante du Roundup lui-même, dont la prétendue matière active est le glyphosate tant débattu. Cette expérience avec le Roundup testé sur des rats à des doses minimes (autorisées dans l’eau) pendant deux années reste unique au monde et non répétée, mais on n’en parle pas. Le journaliste ne me contacte pas, comme l’éthique d’un débat correct le voudrait. Il préfère affirmer dès la deuxième ligne que nos rats auraient été atteints de « cancers envahissants » alors que nous avons souligné dans notre article la toxicité des tumeurs même non transformées en cancers, les maladies graves rénales (néphropathies sévères) et du foie (stéatoses hépatiques) qui ont tué ces animaux soumis aux OGM et au Roundup. Nous l’avons bien détaillé, précisant que ce n’était pas une étude sur le cancer que nous faisions, mais bien plus générale. Une recherche centrée sur le cancer n’aurait ainsi pas été pertinente, et serait passée à côté de l’essentiel, comme certains disent l’avoir fait sans le publier encore. Les rats étaient nombreux, par groupe de 20, adaptés aux études car nos contrôles nourris sans aucun pesticide, nos statistiques furent puissantes pour mesurer les variations sur l’ensemble des paramètres à la fois. Nous avons publié en Open Source nos données brutes. Les tumeurs n’ont pas été mesurées régulièrement par ceux qui ont voulu recommencer une partie des études que nous avons réalisées, hélas. Superficialité ou mauvaise intention journalistique de taire cela dans un débat sur la santé publique ?

Ce que M. Huet semble ignorer, c’est que nous n’avons pas cessé de travailler depuis 2012, ni cessé de confirmer nos résultats dans des journaux scientifiques d’envergure. En 2015, utilisant déjà des méthodes poussées de transcriptomique, nous montrons dans Environmental Health la spécificité de nos résultats affectant les reins (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/01/2015.-Mesnage-et-al.-Transcriptome-profile-analysis-reflects-rat-liver-and-kidney-damage-following-chronic-ultra-low-dose-Roundup-exposure.pdf); en 2016, par des méthodes poussées de « multiomics », comme le font aujourd’hui d’autres auteurs sur ce sujet, nous prouvons les modifications importantes dans ledit maïs transgénique lui-même (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/01/Mesnage-Agapito-et-al.-2016-An-integrated-multi-omics-analysis-of-the-NK603.pdf); et en 2017, toujours dans Scientific Reports du prestigieux groupe Nature, nous détaillons la toxicité à très petite dose du Roundup sur le foie (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/04/Mesnage-et-al-2017-Roundup-omics.pdf). Chaque fois, les lobbys qui ont peur pour leurs intérêts se déchainent contre la revue, chaque fois, nous répondons (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/09/Antoniou-et-al.-2018-Sci.Rep_.Nature-Answers-to-criticisms.pdf). Les contenus du Roundup en dérivés de pétrole très mutagènes et d’arsenic, bien plus herbicides et toxiques que le glyphosate, qui n’est même pas un herbicide tout seul, nous le publions de 2005 à 2018 (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/02/Defarge-et-al._TOXREP_2018.pdf).

Tout le débat sur le glyphosate est décalé, à côté de la plaque, à cause de cela. Pas un mot de M. Huet sur tous ces résultats, pourquoi ? Comment et par qui s’informe-t-il ? Pourquoi alors cite-t-il les méthodes apprises dans les écoles de journalisme ? Il ne peut pas ignorer les sept procès en diffamations que nous avons faits et gagnés contre les lobbys, infiltrés jusque dans les agences publiques recopiant les dires de la Société Monsanto ces dernières années. Il ne peut pas ignorer les « Monsanto papers » notamment sur mon « Affaire » qui ont fait les colonnes et les pages du Monde en 2017 pour montrer les preuves flagrantes des soudoiements et organisations de mes diffamations, rétractation d’un article, pressions sur les journaux scientifiques et grand public, et listes de contre-vérités scientifiques assénées par cette entreprise mondiale, afin de réduire au silence ceux qui découvrent la toxicité de ses produits. Il ne peut pas ignorer qu’en 2012, nos recherches avaient été passées au crible pendant quatre mois par les meilleurs spécialistes avant d’être publiées, qu’aucune fraude n’y a été trouvée par nos détracteurs scientifiques dans le journal scientifique qui nous a édité, et qu’elles n’avaient nul besoin de l’aval des « experts » ayant autorisé dans le commerce les OGM ou le Roundup pour paraître. Ces derniers, les journalistes les interviewaient pour apporter la contradiction, mais sans dire leurs rôles ni conflits d’intérêts. Les connaissaient-ils ? C’est pour expliquer ces manigances au plus niveau des Etats que j’ai écrit deux livres (Tous Cobayes, Flammarion, 2012; Poisons Cachés avec Jérôme Douzelet, Actes Sud, 2017) ; et le film de Jean-Paul Jaud a été inspiré par le premier. Pas pour les basses raisons que S. Huet a insinuées.

Nos études sur le Roundup (et les OGM en contenant) n’ont jamais été répétées à ce jour, car nous les avons réalisées sur deux années, mesurant les tumeurs, les hormones sexuelles (ces tumeurs étant hormono-dépendantes), et allant jusqu’à ce qui se fait de mieux pour les spécialistes, la microscopie électronique, la métabolomique, la transcriptomique, la protéomique, pour les organes, ou la spectrométrie de masse pour les analyses du Roundup. Alors, affirmer gratuitement que nous avons tort relève de l’ignorance ou la mauvaise foi, car certains publient des études bien plus courtes de trois mois ou six mois, avec parfois un autre OGM et en tout cas une autre souche de rats moins sensibles, et surtout avec des témoins nourris avec des plantes recevant aussi des pesticides, ce qui masque les résultats, tout comme le font les industriels (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/01/MesnageDefarge_PONE_2015-last.pdf); tout cela n’est vraiment pas sérieux. Mettons tout de dossier sur la table avant que les populations du monde, et cela commence à être prouvé aux Etats-Unis, ne soient malades avec ce Roundup contenant de l’arsenic, une honte à bannir avec les OGM transformés pour en contenir.

Pr. Gilles-Eric Seralini, co-directeur du Pôle Risques, Qualité et Environnement Durable, Université de Caen, études téléchargeables sur www.seralini.fr

THE SERALINI AFFAIR seen by … SERALINI

On December 11, 2018, Sylvestre Huet posted a long article on a blog of « LeMonde.fr » stating that my research team was finally wrong about the long-term toxicity of Roundup-tolerant GM maize and Roundup. Genetically modified plants that are tolerant to this world’s leading herbicide are transformed to contain a lot of it without dying. This character of GMOs represents 80% of today’s modified crops. We have confirmed our work and, yes, these GMOs are still poisons.

We have proved the very important toxicity of Roundup itself, whose so-called active ingredient is the so much discussed glyphosate. This experience with Roundup tested on rats at minimal doses (allowed in water) for two years is unique in the world and not repeated, but he does not talk about it. The journalist does not contact me, as the ethics of a correct debate would like. He prefers to say from the second line that our rats have been suffering from « invasive cancers » while we have highlighted in our article the toxicity of tumours even not transformed into cancers, and severe renal diseases (severe nephropathies) and liver (steatosis) who killed these animals subjected to GMOs and Roundup. We have detailed it, saying that it was not a cancer study that we were doing, but much more general. Cancer-centred research would not have been relevant, and would miss the point, as some say it has been done without publishing it yet. The rats were numerous, in groups of 20, adapted to the studies because our controls nourished without any pesticide, our statistics were powerful to measure the variations on all the parameters at the same time. We published in Open Source our raw data. Tumours were not measured regularly by those who wanted to repeat some of the studies we did, alas. Superficiality or bad journalistic intent to silence that in a debate on public health?

What Mr. Huet seems to be unaware of is that we have not stopped working since 2012, and we have not stopped confirming our results in major scientific journals. In 2015, already using advanced methods of transcriptomics, we show in Environmental Health the specificity of our results affecting the kidneys (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/01/2015.-Mesnage-et-al.-Transcriptome-profile-analysis-reflects-rat-liver-and-kidney-damage-following-chronic-ultra-low-dose-Roundup-exposure.pdf); in 2016, by advanced methods of « multiomics », as other authors do today on this subject, we prove the important modifications in the transgenic maize itself (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/01/Mesnage-Agapito-et-al.-2016-An-integrated-multi-omics-analysis-of-the-NK603.pdf); and in 2017, again in Scientific Reports of the prestigious Nature group, we detail the very low dose toxicity of Roundup on the liver (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/04/Mesnage-et-al-2017-Roundup-omics.pdf).

Each time, the lobbies who are afraid for their interests are raging against the magazine, each time we answer (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/09/Antoniou-et-al.-2018-Sci.Rep_.Nature-Answers-to-criticisms.pdf). The contents of Roundup in highly mutagenic petroleum derivatives and arsenic, much more herbicidal and toxic than glyphosate, which is not even an herbicide alone, we publish that from 2005 to 2018(http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/02/Defarge-et-al._TOXREP_2018.pdf).

The whole glyphosate debate is off the shelf, because of that. Not a word from Mr. Huet about all these results, why? How and by whom does he inquire? Why then does he cite the methods learned in journalism schools?

He can not ignore the seven defamation suits that we have made and won against lobbies, infiltrated into public agencies recopying the words of the Monsanto Company in recent years. He cannot ignore the « Monsanto papers » especially on my « Case » which made the columns and pages of the World in 2017 to show the blatant evidence of bribery and organization of my defamation, retraction of an article, pressure on scientific journals and the general public, and lists of scientific untruths assorted by this global company, to silence those who discover the toxicity of its products.

He cannot ignore that in 2012, our research had been sifted for four months by the best specialists before being published, no fraud was found by our scientific detractors in the scientific journal that we edited, and that they had no

He cannot ignore that in 2012, our research had been sifted for four months by the best specialists before being published, no fraud was found by our scientific detractors in the scientific journal that we published, and that they did not need the approval of the « experts » who authorized GMOs or Roundup in trade to appear. The latter, the journalists interviewed them to bring the contradiction, but without saying their roles or conflicts of interest. Did they know them? It is to explain these shenanigans at the highest level of States that I have written two books (All Guinea Pigs, Flammarion 2012, Hidden Poisons with Jerome Douzelet, Actes Sud, 2017); and Jean-Paul Jaud’s film was inspired by the first. Not because S. Huet insinuated.

Our studies on Roundup (and GMOs containing them) have never been repeated to date, because we have done them over two years, measuring tumours, sex hormones (these tumours being hormone-dependent), and up to what is best for specialists, electron microscopy, metabolomics, transcriptomics, proteomics, for organs, or mass spectrometry for Roundup analyses. So, saying for free that we are wrong, because some published much shorter studies of three months or six months, sometimes with another GMO and in any case another strain of less sensitive rats, and especially with witnesses fed with plants also receiving pesticides, which masks the results, as do the companies (http://www.seralini.fr/wp-content/uploads/2018/01/MesnageDefarge_PONE_2015-last.pdf), is not serious.

Let’s put everything on the table before the people of the world, it starts to be proven in the United States, are sick with this Roundup containing arsenic, a shame to ban with GMOs transformed to contain.

Pr. Gilles-Eric Seralini, co-director of the Risks, Quality and Sustainable Environment Network, University of Caen Normandy, downloadable studies on www.seralini.fr

Posted on 15 décembre 2018 in News

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